Pyracantha : un garde-manger de morte-saison pour les oiseaux
Plante buissonnante ou de haie taillée, décorative par sa floraison printanière et défensive par ses rameaux épineux, le buisson ardent, ou pyracanthe, constitue une ressource alimentaire de premier ordre en automne-hiver pour les oiseaux.
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En Europe, un grand nombre d'espèces se nourrit en partie de petits fruits à certaines périodes de l'année. Le Pyracantha recèle des baies très convoitées en fin d'automne et au cours de l'hiver. Il est assez comparable sur le plan botanique à d'autres plantes de la famille des Rosacées, de la sous-famille des Maloïdées et de la tribu des Malées. Tout comme les genres Amelanchier, Aronia, Chaenomeles, Crataegus, Cotoneaster, Malus, Neillia, Photinia, Physocarpus, Pyrus, Rhaphiolepis, Spiraea, Stranvaesia ou encore Sorbus, il fleurit en mai-juin et produit des fruits à pépins en automne. Le Pyracantha comprend plusieurs espèces rustiques adaptées à la plupart des zones pédoclimatiques de France métropolitaine, notamment P. angustifolia, P. atalantioides, P. coccinea, P. crenatoserrata et P. crenulata, ainsi que des variétés et cultivars ornementaux. Tous ces végétaux sont plus ou moins sensibles au feu bactérien (Erwinia amylovora). P. atalantioides 'Gibsii' est même interdit de plantation et de multiplication sur le territoire national du fait des risques liés à cette maladie (arrêté ministériel du 12 août 1994). C'est pourquoi il est préférable de cultiver des variétés tolérantes ou résistantes.
En automne-hiver, de nombreux oiseaux recherchent des fruits sauvages pour s'hydrater et subvenir à leurs besoins nutritifs en glucides et vitamines afin d'affronter le froid, alors que les insectes ont quasiment disparu et que les graines se font rares. Si la neige recouvre le sol, seuls certains végétaux ligneux à baies offrent encore une pitance quotidienne aux étourneaux sansonnets, merles noirs, fauvettes et grives, ainsi que ponctuellement aux bouvreuils, chardonnerets élégants, corneilles, geais, mésanges, moineaux, pigeons ramiers, pies bavardes, rouges-gorges et rougequeues. La couleur vive des baies de Pyracantha, jaune, orange ou rouge selon les taxons, est facilement repérée par les oiseaux. Ils identifient l'emplacement de leur garde-manger et le fréquentent jusqu'à épuisement du stock. Sur le plan toxicologique humain, les baies ne semblent provoquer que des troubles digestifs bénins en cas d'ingestion.
Préserver le potentiel de fructification
Pour bénéficier d'une bonne diversité ornithologique en espaces verts, les jardiniers ont intérêt non seulement à planter des Pyracantha, mais également à les palisser ou à les tailler de façon à préserver leurs fruits en devenir. Cet arbuste tolère bien la taille, particulièrement en fin d'hiver. Il est possible à cette période de le former tout en réduisant son encombrement, grâce à l'utilisation d'outils de coupe bien aiguisés. Mais lors de cette intervention, il convient de conserver les rameaux de deux ans, car ils sont les seuls à porter des fleurs et par la suite des fruits. Éventuellement en cours d'été, une taille « en vert » permet de supprimer les pousses les plus vigoureuses sans compromettre l'essentiel de la fructification.
Jérôme Jullien
Des variétés tolérantes
Pyracantha Dart's red® (ici en octobre) tolère le feu bactérien, la tavelure et la pollution urbaine. PHOTO : JÉRÔME JULLIEN
Une couleur attrayante Femelle de fauvette à tête noire attirée par la couleur des baies du Pyracantha. PHOTO : ROYAL SOCIETY FOR THE PROTECTION OF BIRDS
Une diversité ornithologique Merle noir, étourneau sansonnet, grive ou fauvette s'observent sur les végétaux ligneux à baies. PHOTO : JÉRÔME JULLIEN
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